Tous les vendredis
du printemps, Sulaymanyiah se vide, et les montagnes se remplissent de pique-niqueurs en habits traditionnels qui s’amoncellent sur les bords des routes pour fêter
cette nouvelle et immanquablement magnifique journée de repos. Autour d’un feu
qui crépite sous des brochettes de poulet ou de mouton, les kurdes s’assoient en
famille sur un grand tapis, mangent, parlent, rient, puis se lèvent brusquement
et se mettent à danser.
Les bordures des routes sont noires de monde et criantes de musique. Et je m’interroge… Pourquoi ne vont-ils pas s’installer un peu plus profondément sur les flancs de ces si belles montagnes ? Ah oui, c’est vrai. Il y a encore des champs de mines.
Les bordures des routes sont noires de monde et criantes de musique. Et je m’interroge… Pourquoi ne vont-ils pas s’installer un peu plus profondément sur les flancs de ces si belles montagnes ? Ah oui, c’est vrai. Il y a encore des champs de mines.
Nous, nous
préférons le samedi. C’est le début de la semaine pour les écoliers et les
étudiants, et aussi pour beaucoup de travailleurs. Donc, les montagnes sont
beaucoup plus tranquilles. Et notre ami Rizgar les connait par cœur. Nous
pouvons donc nous aventurer dans des sentiers pas trop battus sans danger.
Pénétrer dans les
montagnes du Kurdistan est toujours une expérience magique. C’est là que tout a
eu lieu. La tour de Babel, l’arche de Noé, le jardin d’Eden… Nous sommes dans
le berceau de notre civilisation. Et les paysages s’y prêtent. Tout n’est que
beauté…
Croiser un berger sur la cime d’une montagne, et se demander
pourquoi un mouton-nuage semble le suivre dans son voyage...
Assister à la rencontre entre des bouts de désert et des vallées
verdoyantes achevées par des montagnes qui se mélangent…
Voir le soleil s’amuser à glisser sa lumière au travers
de tranches de collines parsemées d’arbres en fleurs...
Deviner l’Iran impénétrable derrière un robuste massif
qui se dresse d’un air impérieux dans le lointain…
Jouer avec nos ombres sans en avoir peur…
Se demander si Saint-Louis n’aurait pas préféré ce chêne
pour rendre une justice certainement plus paisible…
Regarder un ancien peshmerga laisser ses souvenirs affleurer,
en restant silencieux pour que rien ne puisse le troubler…
Regarder à perte de vue sans jamais se sentir perdu…
Prendre une photo de celui qui prend la photo du pivert
qui a fait des trous trop parfaits dans un chêne…
Se réchauffer près d’un feu lorsque le soleil a décidé de se
coucher et que le froid commence à mordre nos pieds…
Faire alors chauffer la théière sur le feu en
permettant aux amis de s’y refléter...
Se plonger dans les derniers rayons du soleil
pour l’ultime bain de lumière de la journée...
Et puis sentir une mélancolie lancinante vous gagner car l’heure du départ a sonné.
Voilà
ce qui se passe, le samedi, dans les montagnes du Kurdistan irakien…
Superbes photos et superbes commentaires, merci Florence ! Ça nous change radicalement des actualités télévisées qui ne nous montrent malheureusement que de dures images des drames qui surviennent dans ces régions.
RépondreSupprimerPour rester autour du poste de télévision, j'espère que tu reconnais un peu de mérite aux parisiens d'avoir tenu tête aux barcelonais. Pour qui s'enthousiasmaient tes amis kurdes ?
Bonne sortie à vous demain !
Merci Jean-Pierre!
SupprimerLes parisiens, heu... Bel effort, bel effort...
Bises à toute la famille!
C'est toi qui a pris les photos aussi? Elles sont magnifiques!
RépondreSupprimerMerci de nous faire rêver.
A bientôt,
Catherine D.
Merci Catherine,
SupprimerOui, les photos sont miennes, mais le mérite revient aux superbes paysages que nous traversons... Je ne fais qu'appuyer sur le bouton!
A bientôt!
Une pure merveille! Je ne savais pas que c'était si vert. Ça donne trop envie de vivre là-bas. Ya du taf ?
RépondreSupprimerBises
JP
Salut JP , ben si, c'est extrêmement verdoyant... Des paysages à vous couper le souffle... Et oui, il y a plein de taf ici, et les français sont les bienvenus!
SupprimerBises!
Toujours un plaisir de lire ton blog, et les photos sont très belles.
RépondreSupprimerLe toulousain.
Merci Toulousain, je t'ai reconnu!
SupprimerEt bonne chance dans tes nouvelles aventures!
warhafiz!
Ton blog est une merveille! Tu nous fais découvrir le Kurdistan, mais aussi les kurdes, fiers et humbles, quel beau mélange.
RépondreSupprimerJe ne peux que te dire merci pour tout ça.
Françoise Guillot
Merci à toi, Françoise... C'est effectivement un beau mélange... Et je ne suis certainement pas encore au bout de mes agréables surprises!
SupprimerA bientôt!
Florence:
RépondreSupprimerExcellent reportage. Tu parts dans une voie litéraire. Toutes me felicitations.Je vois que tu vas bien!!!
Un fuerte abrazo.
Jacinto Garcia Palacios
Gracias Jacinto! No sabes cómo me alegra tener noticias tuyas...
SupprimerGracias por tus palabras y espero que estes bien!
Un fuerte abrazo
Chère Flo,
RépondreSupprimerFélicitation pour tes reportages où se mêlent mélancolie, émerveillement, humilité, et une écriture qui donne envie d'en lire encore plus! Les photos sont magnifiques et tes descritpions du peuple et des paysages ont un ton très poétique.
Un fuerte abrazo
Alexa
Gracias Alexa! Le Kurdistan m'inspire... Une belle aventure dans toutes les dimensions...
SupprimerUn fuerte abrazo
bonjour Flo,
RépondreSupprimerJe viens de passer une semaine avec Joel à Erbil. Joel est un collègue et un ami et suite à la lecture de ton blog, je comprends maintenant la fierté que je pouvais deviner en entendant Joel parler de ta manière d'établir le contact avec le Kurdistan et ses habitants. Le fil de la relation qui se tisse, le lien qui semble déjà là...., l'écoute, l'accueil, l'étonnement, .... j'ai hâte de lire ton prochain "post". Bruno
Merci Bruno! Alors comme ça mon mari fait ma pub? ;-) J'espère que tu as eu le temps de visiter un peu le Kurdistan!
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