Feu d’artifice au Kurdistan

L’autre jour, un malicieux français m’a dit en souriant que je survendais le Kurdistan. Un peu vexée, j’ai vite été me plaindre à mon ami Rizgar qui m’a dit : « Mais non, simplement, tu montres aux gens ce qu’ils ont du mal à voir». Ça m’a rappelé ce que disait le renard au Petit Prince : On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux.

En ces temps troubles qui ne parlent que de guerre et d’horreurs, je viens donc  vous partager des images visibles, avec une touche d’invisible, de cet automne qui s’installe soudainement et majestueusement dans les montagnes du Kurdistan.

Ainsi, l’été a tout brûlé, tout embrasé. 

Tout doucement, les nuages osent enfin venir moucheter le ciel.

D’abord timides…  

Puis impérieux…

Jusqu’à, parfois, devenir menaçants…

Et même carrément envahissants…

L’automne arrive donc avec la pluie. Et lorsqu’il pleut sur cette terre si incroyablement fertile, même brûlée par le soleil impitoyable de l’été, tout repousse. On a tout d’abord l’impression que le printemps revient :

Mais peu à peu, on commence à deviner les feuilles des arbres qui blondissent…

Ou qui rougissent...

photo by Rizgar Mustafa

A ce moment précis, tout le monde sent qu’il va se passer quelque chose. 

Les oiseaux se réunissent et tournent en rond en attendant…

Les glands se laissent pousser les cheveux…

Les feuilles se rangent en rang…

 

Le bois se prépare à chauffer…

Les Français aiguisent leur appareil-photo…

Et tout à coup, le feu d’artifice commence…

photo by Rizgar Mustafa

 

  Y-a-t’il quelque chose d’invisible qui transparaît derrière ces images ?

Les kurdes que j’ai rencontrés ont pour leurs montagnes un amour infini. Un amour fort, un amour vrai, mystérieux et presque sacré. Et si les montagnes se font si belles, je crois que c’est pour eux. Parce qu’elles les aiment aussi.  C’est en tout cas ce que me chuchote le vent qui glisse sur leurs versants lorsque je tends l’oreille…