La France au Kurdistan

Depuis deux jours, nous sommes à Erbil, la capitale du Kurdistan. Ce matin, j’ai voulu aller au Consulat français pour savoir comment m’y inscrire, étant donné qu’il n’y a pas de présence française officielle à Sulaymaniyah. Et j’ai eu la surprise de découvrir une manifestation devant l’édifice du Consulat et de l’Institut français qui sont juxtaposés.

Il s’agissait, selon mon ange-gardien, Fread, d’une manifestation du PKK, l’organisation séparatiste kurde de Turquie, suite au triple meurtre des militantes kurdes à Paris le 10 janvier dernier.  

Avec Fread, nous avons bravé les manifestants et la police, et nous avons réussi à rentrer dans le Consulat. Une tension intense et un certain abattement s’y faisait sentir, et j’ai eu l’occasion d’échanger avec un français qui m’a expliqué que depuis l’assassinat des trois jeunes femmes kurdes à Paris, des manifestations étaient organisées tous les jours devant le Consulat. Il a ajouté qu’il avait essayé d’expliquer aux représentants des manifestants que si ce meurtre avait eu lieu précisément à Paris, c’est bien parce que la France est une terre de liberté et d’asile, et que donc, les kurdes ont le droit d’y séjourner. Egalement, il leur a expliqué que la justice suivait son cours et que les autorités françaises mettaient tout en œuvre pour trouver les coupables.

Voici, prises sur le vif, quelques images de la manifestation :

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J’espère que tout va rentrer dans l’ordre très vite, car grâce à Danièle Mitterrand qui a beaucoup travaillé à faire connaître la cause kurde dans les années 80, la France jouissait jusqu’à présent d’une grande bienveillance de la part du peuple kurde. Il existe même une rue « Danial Mitran » (oui oui, c’est écrit comme ça…) à Erbil !

Bon, pour mon inscription au Consulat, ce sera pour une prochaine fois. Nous rentrons chez nous cet après midi. Chez nous ? Ah oui, il faut encore qu’on trouve un appart à Sulaymaniyah !